Il y a des discours qui résonnent comme des casseroles vides : ils font du bruit, mais ne nourrissent personne. Pierre Poilievre en a fait sa spécialité. Avec des slogans simplistes, des vidéos montées au cordeau et un ton rageur de justicier des temps modernes, il prétend combattre le populisme… en l’imitant.
Dans cette comédie politique à la sauce canadienne, Poilievre se présente comme le défenseur des Canadiens ordinaires, celui qui dénonce les élites, les médias, les institutions. Bref, le gars du peuple contre « les autres ». Tiens donc. Ça ne vous rappelle personne? Disons… un certain Trump?
L'appel téléphonique controversé
Le 28 mars 2025, lors d'un appel téléphonique, le président américain Donald Trump a suggéré au nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, que le Canada devienne le 51e État des États-Unis. Carney a initialement déclaré que Trump avait « respecté la souveraineté du Canada », mais a ensuite confirmé que Trump avait bel et bien évoqué cette idée lors de leur conversation.
Cette révélation a suscité des critiques, certains accusant Carney de manquer de transparence. Cependant, Carney a souligné que l'essentiel de la conversation portait sur le respect mutuel entre les deux nations.
Poilievre, le "Mini-Trump"
Pierre Poilievre, surnommé "Mini-Trump" par ses détracteurs, a saisi l'occasion pour accuser Carney de dissimuler des informations aux Canadiens. Il a affirmé que cette omission démontrait un manque de transparence de la part du Premier ministre.
Cependant, cette attaque soulève une certaine ironie. Poilievre, qui adopte des tactiques similaires à celles de Trump, telles que la critique des médias et l'utilisation de discours populistes, reproche à Carney un comportement qu'il semble lui-même incarner.
Un paradoxe politique
Le paradoxe est flagrant : Poilievre accuse Carney de manipuler les émotions, d’utiliser la peur, de diviser. Et pourtant, que fait-il lui-même? Il parle d’une économie au bord de l’effondrement, d’un pays gangrené par l’immigration, d’un gouvernement qui veut contrôler vos vies jusque dans vos thermostats. C’est la peur qui dicte ses vidéos, le ressentiment qui structure ses discours.
Et quand on regarde de près, les techniques sont les mêmes :
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Répéter un message simple jusqu’à ce qu’il devienne une vérité.
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S’en prendre aux journalistes pour esquiver les vraies questions.
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Attiser la colère plutôt que l’apaiser.
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Faire croire qu’il n’y a que deux camps : les bons (eux) et les méchants (les autres).
Mais contrairement à Trump, Poilievre se défend d’être populiste. Il déteste ce mot. Il préfère parler de gros bon sens, d'efficacité, de liberté. En réalité, c’est du populisme maquillé, le même vernis idéologique, mais en version canadienne, plus lisse, plus polie, plus sournoise peut-être.
Conclusion
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