Écrire le réel dans une réalité fictionnelle

 

L’écrivain n’est plus l’oracle ou le sage : il est souvent désorienté comme tout le monde, mais il ose dire :

"Je ne comprends pas tout, mais voici ce que je vois, ce que je ressens, ce que je refuse de taire."

L'écrivain se pose comme témoin imparfait. 

Écrire sur la réalité fictionnelle en 2025, c’est accepter l’ère du flou sans renoncer à chercher du sens. C’est faire le pari que l’écriture, même vacillante, peut tracer des lignes de vérité dans un monde de brouillard. 

Je suis ce témoin imparfait

Je suis ce témoin imparfait qui prend la plume

non pas pour fuir le monde,

mais pour le regarder droit dans les yeux —

même lorsqu’il vacille, même lorsqu’il fait mal.

Je n’écris pas pour imposer une vérité,

je le fais pour nommer l’irréel dans le réel,

l’absurde dans le quotidien,

le silence au cœur du vacarme.

Je vis dans une époque où les faits s’érodent,

où la fiction est devenue méthode de gouvernance,

et où l’on tue au nom d’un récit.

Mais moi, je choisis de raconter.

Raconter sans prétention.

Raconter sans certitude.

Mais avec cette flamme :

celle de ne pas laisser le monde s’écrire sans moi.

Je refuse d’être complice par le silence.

Je refuse que le mot soit relégué derrière la consommation,

le spectacle ou l’oubli organisé.

Je crois encore — peut-être naïvement —

que les mots peuvent réveiller.

Alors j’écris.

En prose, en fable, en ironie, en colère ou en douceur.

J’écris pour réparer ce qui peut l’être.

Pour honorer ce qui a été brisé.

Pour aimer ce qui est encore vivant.

Je ne suis ni prophète, ni expert, ni modèle.

Mais je suis là, plume à la main,

dans l’ombre ou la lumière,

à tisser un fil entre ce que je vois

et ce que j’espère encore.

Parce que quand la réalité devient fictionnelle,

l’écrivain devient nécessaire.

Et moi, j’ai choisi de l’être.