« Deux mots très simples. C’est très simple : capitulation inconditionnelle. Cela signifie que j’en ai assez, d’accord ? J’en ai assez. J’abandonne, c’est fini, on va faire sauter tous les trucs nucléaires qu’il y a partout. »
— Donald Trump, président des États-Unis, expliquant aux journalistes ce que signifiait le message qu’il a adressé sur Truth Social aux Iraniens mardi, message contenant deux mots en lettres majuscules : UNCONDITIONAL SURRENDER. À la question de savoir s’il avait décidé de larguer des bombes sur l’Iran, il a répondu : « Il se peut que je le fasse, il se peut que je ne le fasse pas. Personne ne sait ce que je vais faire. Je peux vous dire que l’Iran a beaucoup de problèmes et qu’il veut négocier. » Et d’ajouter : « J’ai dit qu’il était très tard pour parler. Nous pouvons nous rencontrer. Il y a une grande différence entre aujourd’hui et il y a une semaine, n’est-ce pas ? Une grande différence. »
P.S. : L’ayatollah Ali Khamenei n’a pas donné l’impression de vouloir négocier ou capituler dans un message publié sur les réseaux sociaux : « Le président américain nous menace. Avec sa rhétorique absurde, il exige que le peuple iranien se rende à lui. Ils devraient menacer ceux qui ont peur d’être menacés. La nation iranienne n’est pas effrayée par de telles menaces. »

Analyse
Ce genre de communication présidentielle serait qualifié, dans n’importe quel autre pays, de comportement erratique à haut risque. Il ne s’agit pas ici de stratégie diplomatique, mais d’un jeu dangereux avec les nerfs du monde. En affichant une posture de “mâle alpha nucléaire”, Trump joue avec les peurs, les ambiguïtés et le spectacle… mais à quel prix?

Trois constats préoccupants :
La diplomatie devient un one-man-show.
Ce n’est plus une politique étrangère, mais un reality-show géopolitique où l’incertitude est un outil de pouvoir.
Le message de “capitulation inconditionnelle” est un langage guerrier, pas un appel à la paix. Ce terme évoque la fin de la Seconde Guerre mondiale, pas un dialogue entre nations souveraines.
Le mépris pour les conséquences.
En jouant sur l’ambiguïté du “je peux, je ne peux pas”, Trump installe un climat de menace permanente, sans mesurer les impacts humanitaires, diplomatiques, ni même économiques.

Commentaire pour les lecteurs des Papes
Ce nouvel épisode met en lumière l'opposition flagrante entre la politique du spectacle et celle de la paix durable. Le blogue Les Papes défend les valeurs de solidarité, respect de l’autre, et paix universelle. Or, dans cet épisode, nous sommes confrontés à l’extrême opposé :
Une rhétorique de la peur,
Une volonté de domination brutale,
Et un mépris total pour la dignité des peuples.
Le peuple iranien, tout comme le peuple américain, mérite mieux que ce jeu d’intimidation à la petite semaine. Car derrière les effets de manche, ce sont des vies humaines qui sont en jeu.

Conclusion : Quand le “tough” devient un danger public.
Trump ne parle pas comme un président du monde libre. Il parle comme un joueur de poker prêt à faire sauter la table, même si tout le monde y est encore assis. Sa force n’est pas dans le leadership, mais dans l’escalade verbale. Il ne négocie pas, il menace. Il ne construit pas la paix, il impose sa volonté.
Et pourtant, ce cirque dangereux continue d'attirer les regards… jusqu’au jour où la farce pourrait tourner à la tragédie.
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