samedi 31 mai 2025

On récolte ce que nous semons.


 


Si la récolte est ce que nous sommes, alors chacun de nous incarne, à un moment donné, le fruit de ses semences passées : croyances, savoirs, choix, et parfois même absence de choix. Ce que l’on sème, consciemment ou non, façonne lentement, profondément, notre trajectoire. Mais cette loi universelle, bien que juste dans son essence, semble parfois contredite par la réalité du monde.

Prenons l’itinérant qui dort sous les ponts. Peut-on dire qu’il a semé la pauvreté, la solitude, le rejet? Parfois, oui, par des gestes ou des choix, des graines semées dans la douleur, dans la peur ou dans l’illusion. Mais souvent, non. Il a récolté ce que d’autres ont semé pour lui : la violence d’un père, l’indifférence d’un système, le hasard d’une maladie ou d’un accident de la vie. Sa récolte est aussi celle d’une société qui a semé l’exclusion, l’injustice et l’oubli. Son champ a été piétiné avant même qu’il puisse y planter ses propres rêves.

Et puis, il y a le président d’une nation. Peut-on dire qu’il a semé son pouvoir, sa reconnaissance, sa richesse? Sans doute. Par de longues études, par l’ambition, par une stratégie, une foi en lui, parfois sincère, parfois dévorante. Mais là aussi, il récolte ce que d’autres ont semé : des privilèges hérités, des réseaux, une époque favorable ou l’ignorance d’un peuple charmé par des promesses faciles.

Alors, on récolte ce que l’on sème… mais pas toujours seul.

Le monde est un vaste champ collectif. Ce que chacun sème affecte aussi les récoltes des autres. L’itinérant dort dehors parce que d’autres dorment tranquilles à l’intérieur. Le président gouverne en récoltant l’obéissance, parfois aveugle, d’un peuple qui a semé sa propre abdication.

Mais il y a un espoir dans cette loi.

Car si aujourd’hui, nous récoltons des fruits amers, nous pouvons dès demain semer autrement : plus de compassion, plus de vérité, plus d’écoute. Ce n’est pas une promesse magique. C’est une responsabilité.

En définitive, que nous soyons sous les ponts ou dans les palais, la vraie richesse ne vient pas seulement de ce que l’on possède, mais de ce que l’on a semé en nous et autour de nous et de ce qu’on accepte de semer pour les autres.

Et c’est peut-être là que commence la vraie moisson de l’humanité.

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