mercredi 30 juillet 2025

« L’Amérique a le vent dans le dos… ou dans la face ? »


C’est un peu comme ces coups de vent qui vous poussent dans le dos à vélo : grisant sur le moment, mais vous savez qu’au retour, c’est vous qui pédalerez contre la bourrasque. L’économie américaine, cet été, pédale avec entrain. Mais la météo risque de tourner.

Le chiffre a de quoi faire sourire à la Maison-Blanche : une croissance de 3 % au deuxième trimestre. Trump s’en est emparé comme d’un drapeau au sommet d’un mont qu’il aurait conquis seul. Pourtant, le sentier emprunté jusqu’ici laisse des cailloux dans les chaussures des économistes.

Ce bond s’explique en partie par… une peur. Celle des entreprises, qui ont anticipé ses tarifs douaniers en remplissant leurs entrepôts. Le paradoxe, c’est que plus les entreprises craignent ses politiques, plus elles courent, et plus le PIB monte,pour un temps.

Mais la route se cabre. General Motors et d'autres géants annoncent déjà des pertes d’un milliard. L’embauche ralentit. Le marché du travail se fragmente. L’industrie rêve, mais l’éducation et la santé perdent des plumes. On crée des jobs dans les restos, pendant qu’on en coupe dans les hôpitaux. Comme si le service de table remplaçait le service public.

Et la grande illusion persiste : relancer l’industrie comme en 1950, dans un pays où les salaires sont ceux de 2025. Même un professeur de commerce y voit un « cirque ». Mais tant que les projecteurs brillent, le public regarde, hypnotisé.

Peut-être qu’un jour, on comprendra que la vraie croissance ne se mesure pas à coups de tambours… mais à la qualité du silence qui suit.

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