mercredi 30 juillet 2025

Le temps ne ment jamais!




Je ne sais pas si vous avez entendu ce pout, pout, pout dernièrement, mais c’est peut-être le bruit discret d’un éléphant blanc qui recule dans les rues de l’économie québécoise. Ou encore celui de la filière batterie, ce projet emballant, trop emballant que le gouvernement nous avait vendu comme la Baie-James de l’ère verte.

Le hic, c’est que l’éclat des promesses a laissé place à un silence un peu gênant. Et dans ce silence, une question persiste, chuchotée du coin des lèvres par Richard Martineau chroniqueur du Journal de Montréal : où est passé Pierre Fitzgibbon?

Le ministre de l’Économie, celui que François Legault nous avait présenté comme un génie de la finance, semble avoir pris la tangente au moment même où les projecteurs se braquent sur les résultats. Le Vérificateur général s’en mêle, les doutes s’installent, et Martineau, avec son sarcasme bien huilé, en profite pour remettre les pendules à l’heure dans sa chronique du 30 juillet.

Le rêve électrique... ou la rêverie chère payée?

Quand on regarde de près, l’idée de la filière batterie avait tout pour séduire : un projet vert, moderne, créateur d’emplois, capable de redéfinir l’avenir industriel du Québec. Mais était-ce réaliste de croire qu’on pouvait rivaliser avec la Chine et les États-Unis dans ce domaine, avec leurs poches profondes et leur machine déjà bien huilée?

À force de viser le grand coup de circuit, on dirait qu’on a oublié la force des simples bien frappés.

C’est un peu comme si le Québec s’était inscrit au Grand Prix de Formule 1 avec un tacot… motivé par la foi. Noble, mais naïf.

Fitzgibbon, l’homme qui valait trois swings

Ce que Martineau souligne à sa façon, c’est ce besoin maladif de nos gouvernements à frapper l’imaginaire plutôt que de bâtir patiemment. Fitzgibbon, dans le rôle de Babe Ruth, a pointé le ciel… mais la balle ne s’est jamais rendue jusque-là.

Et maintenant? Silence radio.

Silence sur les milliards versés à Lion Électrique, qui patine. Silence sur les retombées concrètes. Silence sur les risques évalués, ou plutôt pas vraiment. Silence de Fitzgibbon lui-même.

Et ce silence, en politique, c’est souvent plus assourdissant que les cris.

Leçon d’humilité et d’équilibre

Ce n’est pas le rêve de relance qu’on doit enterrer. C’est l’idée qu’un projet industriel d’envergure peut être mené comme un coup publicitaire.

Multiplier les petites réussites concrètes, miser sur des joueurs fiables, appuyer les PME solides plutôt que de signer des chèques vierges aux multinationales déjà gâtées… voilà peut-être la vraie stratégie pour gagner la partie économique, une manche à la fois.

Et puis, ce serait bien, à l’avenir, que nos génies de la finance restent sur le terrain jusqu’à la fin de la partie.

Conclusion 

Il ne suffit pas de brandir des milliards et de promettre des lendemains électrifiés pour construire une économie durable. Ce qu’il faut, c’est de la rigueur, de l’écoute, et un bon vieux sens des proportions.

Et si on ne sait toujours pas où est Pierre Fitzgibbon, une chose est sûre : la vérité, elle, finit toujours par refaire surface… même entre deux silences.

Comme on dit, le temps ne ment jamais.

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