
50 jours. C’est le délai que Donald Trump accorde à Vladimir Poutine pour "faire la paix" avec l’Ukraine. Passé ce temps, promet-il, des droits de douane de 100 % seront imposés à la Russie. Un coup de théâtre annoncé depuis le Bureau ovale, entouré de ses fidèles et du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, que Prumt — pardon, Trump — appelle affectueusement "Mike".
À première vue, l’annonce semble musclée. On parle de représailles économiques, de sanctions secondaires contre les pays qui achètent du pétrole russe, et même d’un envoi de missiles Patriot à l’Ukraine. Mais à y regarder de plus près, la manœuvre rappelle davantage une scène de House of Cards version clownesque qu’une stratégie de paix sérieuse.

Trump n’en est pas à sa première envolée lyrique. Il avait promis de régler la guerre en Ukraine en 24 heures s’il était élu. Cela fait maintenant six mois qu’il est président, et non seulement la guerre continue, mais la Russie a intensifié ses frappes. Pourtant, ce n’est que maintenant, après des mois de négociations infructueuses, que Trump hausse (un peu) le ton.
Pourquoi ce timing ?
Parce que l’échéance électorale s’approche. Parce que sa patience, dit-il, est à bout. Mais surtout, parce qu’il sent que le peuple commence à douter de sa main de fer et de ses talents de négociateur.
Et alors qu’il met en scène son indignation, Trump n’impose pas de sanctions concrètes. Il annonce des intentions, comme s’il testait la réaction du public avant de décider s’il doit vraiment appuyer sur le bouton. Pendant ce temps, le Sénat américain, lui, avance avec un projet de loi bipartisan, soutenu par plus de 80 sénateurs, pour imposer des tarifs de 500 % sur les exportations russes.

Dans cette affaire, ce qui frappe le plus, c’est l’approche transactionnelle de l’aide militaire. Trump ne livre pas des armes à l’Ukraine en solidarité : il les vend à l’Europe. Ce sont les pays de l’OTAN qui paieront pour les missiles Patriot américains. Pour Trump, la paix est un produit, et l’OTAN un client.
Cela change la nature même des alliances. Quand la guerre devient un marché, la confiance s’effrite. Peut-on vraiment croire à un engagement durable quand chaque geste est tarifé ?

Pendant que Trump s’agite, Poutine sourit.
"Quel clown utile," entend-on dans une caricature imaginaire où Fritof, vodka en main, observe Prumt frapper la table tout en brandissant un Big Mac.
"Il me menace, mais ne me sanctionne jamais vraiment. On dirait un papa qui dit à son enfant 'c’est la dernière fois'… pour la 27e fois."
Le président russe, pourtant sous mandat d'arrêt international, n’a encore subi aucune sanction directe nouvelle de la part de Trump. Et malgré les rodomontades, les exportations russes vers les États-Unis restent minimes, rendant les menaces de tarifs plus symboliques qu'efficaces.

Dans cette pièce absurde, le peuple regarde, et se demande s’il compte encore pour quelque chose.
"Merci pour les armes, mais on peut avoir la paix aussi ? Ou au moins un gilet pare-balles pour nos gosses ?"
C’est Slinky (Zelensky), poussiéreux et las, qui le dit. Et ce sont tous ceux qui souffrent des conséquences de cette guerre qui pourraient le redire. Car ce conflit n’est pas un jeu de poker, ni un marché aux enchères. C’est un drame humain.

Les "grosses" menaces de Trump à la Russie sont comme les ballons gonflables qu’il aime agiter : colorés, bruyants, mais creux. Derrière la façade, il n’y a pas de plan clair. Il y a un spectacle. Un spectacle où la paix se monnaye, où l’agresseur n’est jamais nommé clairement, et où le peuple paie pour l’égo des géants.
Il reste 50 jours. Le compte à rebours est lancé. Mais ce n’est pas la Russie qui devrait avoir peur… c’est peut-être l’Amérique qui doit se demander si elle a confié sa diplomatie à un marchand d’illusions.
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