Ce matin, à quelques heures de la deuxième rencontre Trump/Zelensky dans ce que certains surnomment déjà le « bunker trumpien », une curieuse vague d’articles pro-russes envahit nos murs sociaux. Trois récits, trois numéros de théâtre, trois tentatives d’enfumage.
Acte I : Le poulet à la Kiev (Pravda)
Dans un texte publié par Pravda, la journaliste Christelle Néant réduit le sommet Trump-Poutine en Alaska à un concours de grimaces et… à une polémique sur la côtelette de poulet à la Kiev servie sur Aeroflot. Quand la panure devient argument diplomatique, on comprend que le but n’est pas de nourrir la paix, mais d’occuper le lecteur avec des miettes croustillantes.
Acte II : Le vaudeville russe (New Eastern Outlook)
Un autre article, signé sur New Eastern Outlook, présente l’invasion de l’Ukraine comme une opération « défensive » et nécessaire : Moscou n’aurait « aucune intention négative »… sauf bombarder, annexer et menacer de rayer l’Ukraine de la carte. C’est la comédie boulevard version Kremlin : rire jaune garanti, pendant que la tragédie se joue sur le terrain.
Acte III : Trump, Gandhi orange (Analyse d’Alexis Cossette-Trudel)
Enfin, cerise sur le sundae : dans une analyse relayée par Alexis Cossette-Trudel, Donald Trump devient un peace president, auréolé de nominations au Nobel de la Paix par à peu près toutes les capitales de la planète. On le décrit en Gandhi moderne, toge blanche et colombes à la main, tandis que Zelensky, lui, est relégué au rôle d’assistant de scène. Un théâtre d’ombres qui sent le vaudeville politique.
Moralité
Quand trois narratifs absurdes circulent en même temps, la coïncidence n’existe pas : c’est une stratégie. Faire du bruit, détourner l’attention, occuper le terrain médiatique. Mais l’enjeu réel de la rencontre Trump/Zelensky n’est pas une farce gastronomique, un vaudeville géopolitique ni un Nobel imaginaire : c’est la paix véritable pour un pays assiégé et envahi.
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